Biography
Born of a Breton father and a Walloon mother, he spent his childhood in the town of Mantes-la-Jolie.
He published several collections under his real name, Robert Lorho, Associate of French language and literature professor at the Lycee Chaptal Khâgne.In 1970, he took the pseudonym of Lionel Ray. Lionel Ray is president of the Mallarmé Academy, he is also a member of committees of the journal la revue Europe, and Aujourd’hui.
He teaches creative writing at the University of Paris-Sorbonne 4 .
He is a father of four children from his first two marriages: Anne, Frank, Adrien, and Philippe Lorho. He lives in Paris with his wife Sumana Sinha; she published her first novel in French Fenêtre sur l’abîme.
Awards
- 1981 Mallarmé prize
- 1995 Goncourt Prize for poetry
- 2001 Société des gens de lettres Grand Prize, for Pages d’ombre: poèmes.
- Kowalski Prize of the city of Lyon
- Guillevic Prize of the city of Saint-Malo
Works
- Les Métamorphoses du biographe ; suivi de la parole possible. – Gallimard, 1971, 131 p.
- Lettre ouverte à Aragon sur le bon usage de la réalité. – Paris : Les Éditeurs français réunis, 1971, 111 p.
- L’Interdit est mon opéra. – Gallimard, 1973, 116 p.
- Arthur Rimbaud. – Seghers (Poètes d’aujourd’hui), 1976, 183 p. Nouvelle édition 2001.
- Partout ici même. – Gallimard, 1978, 191 p.
- Aveuglant aveuglé. – Saint-Laurent-du-Pont : Le Verbe et l’empreinte, 1981, np.
- Le Corps obscur. – Gallimard, 1981, 112 p.
- Nuages, nuit : poèmes. – Gallimard, 1983, 123 p.
- Empreintes. – Saint-Laurent-du-Pont : Le Verbe et l’empreinte, 1984, [6 p.].
- L’Inaltérable. – Saint-Laurent-du-Pont : Le Verbe et l’empreinte, 1984, [3 p.].
- Voyelles et consonne. – Saint-Laurent-du-Pont : Le Verbe et l’empreinte, 1984,
- Approches du lieu ; suivi de Lionel Ray et l’état chantant par Maurice Regnaut. – Moulins : Ipomée, 1986, 115 p.
- Le nom perdu : poèmes. – Gallimard, 1987, 127 p.
- Une sorte de ciel : poèmes. – Gallimard, 1990, 114 p. (Prix Artaud)
- Comme un château défait : poèmes. – Gallimard, 1993, 151 p. (Prix Supervielle 1994; Prix Goncourt de poésie 1995)
- Syllabes de sable : poèmes. – Gallimard, 1996, 170 p.
- Pages d’ombre: poèmes. Gallimard, 2000.
- Aragon : Seghers, “Poètes d’aujourd’hui”, 2002 ISBN 9782232122064
- Matière de nuit : poèmes. Gallimard, 2004.
- 12 poetas bengalis : recueil de poésie bengalie in French and Spanish, with Sumana Sinha. – Ed. Lancelot, 2006. Murcia.
- Tout est chemins: Anthologie de la poésie bengalie in French with Sumana Sinha. – éd. Le Temps des cerises, Paris. 2007.
- L’invention des bibliothèques (les poèmes de Laurent Barthélemy): Gallimard, 2007.
- Le Procès de la vieille dame. Eloge de la poésie. Collection of essays. Éditions de la Différence. 2008.
Collaborations with painters
- Le dessin est une mémoire : autour de l’œuvre graphique de Le Yaouanc. – Association culturelle de la Faculté des lettres et des langues de l’Université de Poitiers : Éditions de la Licorne, 1996, np [32 p.].
- Plusieurs ouvrages sur et avec le peintre cubain Joaquin Ferrer : Joaquin Ferrer ou l’Imaginaire absolu (monograph, éd. Palantines, Quimper, 2001, 130 illustrations).
- Sumana: recueil de neuf poèmes d’amour dedicated to his wife, accompanied by the painter Bardet C.J. and Bengal translation by Sumana Sinha.
- Comme nuage et vent, recueil de 6 poèmes accompanied by 4 etchings by Els Baekelandt (Éditions Sanchez-Alamo, graphisme analogique de la zone opaque, Paris, 2006)
*
L’automne est venu
en plein midi
par le chemin des saules.
L’enfant qui souriait sur
une ancienne photographie
n’est plus.
Quel vent bavard
nous traverse
et meurt ?
Intarissable
le temps
va :
au milieu des masques
des vieux décors,
un manque discret
d’ombres.
*
La vie circule
de route en route
souligne le chiffre des jours
accompagne patiente
les chats et la neige :
le temps est une école de joies.
Ici ni les noms ni les dates
ne vieillissent.
Qui donc es-tu, toi, l’invité
qui ne pouvait partir ?
On n’oublie pas.
Dans le miroir
un oiseau passe.
*
Dans un même silence
les maisons et les jours
les corps endormis
miroirs et lampes
le pain les citrons les solitudes.
Puis cette marée en nous du désir
qui glorifie les roses :
c’est l’heure où d’antiques ténèbres
montent
jusqu’à la bouche natale.
Salve d’écume
ni aube ni voix
ni blessure ni enlisement
mais la parfaite nudité
comme un
caquelicot d’avril.
*
Nuit entre toutes – l’intime
nuit
de ta naissance,
et sans tache
les oiseaux la haute neige.
Nul ne sait pourquoi
ce goût d’hiver et de sel
sur ta bouche
persiste
et quelle lumière encore
envahit des noms jadis aimés.
Intarissable la mémoire
s’ouvre
à la croisée des vents.
*
Pierre
que rien ni regard ni songe
ne traverse
et personne n’en peut
déchiffrer l’énigme.
Novembre est sans éclat
le jour sans visage
dans le grand écart du sommeil
tu n’appartiens plus
qu’à toi-même.
Dans l’immobile crépuscule
pourtant
tu renoues le fil perdu,
un astre monte
bouche froide
une roue de lumière.
*
Comme une question arrachée
au silence
et c’est surgir :
lumière fut le seuil où l’inaperçu
glisse.
Tu lui demandes qui tu es, ô compagne !
vois, comprends :
ni l’instant lointain ni la déchirure de l’aube
n’exigent pareille alarme.
Mais toujours le sang vibre, appelle,
à cause de la terre et des arbres,
des sentiers et des lendemains.
Que ne suis-je une forêt,
un ruisseau, une ville impatiente,
un voyage que rien n’épuise ?
*
Tu sens monter en toi les souvenirs :
un bleu couleur d’étoile
comme est la foule.
Puis avec la nuit viennent
d’autres nuages qui
te ressemblent.
On entend des cris
du côté des ombres,
des clefs
qui n’ouvrent plus aucune porte.
Peut-être est-ce la lune
avec soi qu’on emporte
au plus loin du temps avec
sa vieille charge de silence
sans trace aveuglément.
*
L’automne attend sous les arbres
dans cette lumière incomparable
des fruits obscurs.
Déjà entre les pierres
la nuit comme l’eau
circule.
Tu es venu de plus loin
ne dormant pas dormant peu,
ne t’arrête pas en chemin.
Marcheur de plus d’étapes,
le monde au-devant de toi
n’a plus de frontières
il s’ouvre de l’intérieur où
tu cherches
obscurément.
*
Les mots n’ont pas les mains liées
ils ne reviennent pas de loin avec
un clou fiché dans l’œil
ils n’entendent pas le chuchotis
des oiseaux au crépuscule
ils ne boivent pas l’eau fade du souvenir
ils ne rentrent pas quand la nuit tombe
ils ne sont ni des étoiles ni de la boue
ni des miroirs pour jeunes filles solitaires
ni des enfants perdus.
Ce ne sont rien que mots parmi les mots
sans impatience et sans effroi
sans ombre et sans masque
le nombre est en eux
ils ne disent rien que ce qu’ils disent
et s’ils brillent dans l’ombre quelquefois
c’est à cause des sources
ou des fruits mûrs
ou du printemps tardif.
Mais ils sont paroles dans la langue
toujours plus loin et proches
dans l’obscur creuset des événements
dans le désordre et l’éclat
et le décompte secret du temps.